Mon Manifeste
LE MANIFESTE
En communion d'esprit avec tous ceux qui attendent et qui aiment l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, nous croyons :
Que les signes des temps s'accordent à montrer, avec une indiscutable évidence, que "les temps des Nations" (Luc 21:24) touchent à leur terme.
Que le retour du Sauveur, dans le corps qu'Il avait au matin de la résurrection, doit, selon l'ordre du Maître, être attendu à tout moment (Matthieu 24:44).
Que le "Corps du Christ", Son Epouse mystique, composé des "vainqueurs", dès qu'il sera parvenu au nombre fixé par Dieu, ressuscitera d'entre les morts et sera enlevé à la rencontre du Seigneur (Romains 11;1 Thessaloniciens 4:5-18). Et que ceux qui seront encore vivant seront transformé en un clin d'œil en corps glorieux.
Qu'Israël, encore que dans l'incrédulité, sera ramené dans son ancien pays, et qu'il se convertira ensuite tout entier quand, à nouveau, le Christ se manifestera comme son Messie (Romains 11:26-33; Apocalypse 1:7).
Que tous les plans humains de reconstruction de ce monde sont voués à l'échec, le "rétablissement de toutes choses " étant subordonné au retour du Sauveur (Actes 3:21) quand toutes les nations seront placées sous Son sceptre (Psaumes 2:8), dans "la nouvelle terre" - le royaume de Dieu attendu de l'Oraison dominicale.
Qu'il est pour le chrétien, d'une suprême importance de connaître et d'accepter ces vérités, puisqu'elles ont pour effet de créer l'état d'âme que comportent la gravité redoutable, autant que l'éventualité sublime de l'heure présente.
LA DENATURATION DE LA VERITE DANS L'EGLISE
Un inquiétant illettrisme biblique frappe actuellement l'Eglise, toutes dénominations confondues. Le chercheur chrétien américain George Barna qui étudie les tendances actuelles dans l'Eglise américaine nous révèle que les chrétiens adultes se disant "nés de nouveau" et fréquentant une église, ont des idées théologiques presque aussi confuses que les non-chrétiens. A titre d'exemple :
68% pensent que la Bible enseigne que Dieu aide ceux qui s'aident eux-mêmes.
25% croient que Jésus a commis des péchés alors qu'Il était sur la terre.
Environ 30% croient que Jésus n'est pas ressuscité physiquement.
30% embrassent l'universalisme, croyant en particulier que toutes les religions enseignent les mêmes vérités essentielles.
Cette situation catastrophique pourrait se vérifier dans d'innombrables églises françaises. Il existe des déformations flagrantes et subtiles du message évangélique telles que :
L'antinomianisme ou la passivité du chrétien face au péché considéré de toute façon comme normal : cette tendance complaisante se manifeste notamment par une suprématie dans la prédication comme dans la vie pratique d'une "grâce" diluée sur la "loi", ou par l'affirmation qu'il est normal qu'un chrétien ait des "petits" péchés. Cette fausse conception des choses mine la marche dans la sainteté par l'Esprit car elle donne un prétexte aux croyants irresponsables, immatures ou désobéissants de mener une vie chrétienne en décalage avec les principes de pureté et de séparation d'avec toute forme de mal. Or la vraie grâce de Dieu, reçue avec reconnaissance et joie par un saint repentant et justifié, le stimule à la piété et à pratiquer la justice du Royaume de Dieu.
Un charismatisme dévoyé qui se targue d'abondants "signes, miracles et prodiges", de phénomènes de "puissance" spectaculaires, incluant même des guérisons, des manifestations "spirituelles" de plus en plus nombreuses et éloignées des critères scripturaires, et qui ne sont en réalité que les miracles mensongers et trompeurs annoncés par les Ecritures et caractérisant les temps de la fin. Ces mouvements qui fleurissent de nos jours jettent le discrédit sur la personne, l'œuvre et le ministère du Saint-Esprit qui doit glorifier Jésus-Christ, en exaltant sa grandeur, sa sainteté et sa gloire. Et son enseignement
Une connaissance déformée et parcellaire de Dieu : Dieu est trop souvent représenté comme un grand-père attendrissant qui serait là pour satisfaire à tous nos besoins - à toutes nos convoitises (?). Actuellement, il n'est fait mention généralement que de "l'amour de Dieu", mais de quel amour s'agit-il, lorsque les horreurs du péché, de la peine éternelle, des souffrances de Christ, et du jugement à venir sont habilement dénigrées ou passées sous silence? L'image de Dieu a été habilement distordue par l'Eglise moderne, seuls Ses attributs "positifs" ayant été conservés, Sa justice, Sa sainteté et Sa colère ayant été presque complètement omises. En fait, il n'est sans doute pas excessif d'affirmer que beaucoup de chrétiens ont fabriqué un dieu à leur image et à leur convenance propre. Malheureusement, cette connaissance déformée de Dieu peut aussi être un symptôme et une conséquence d'une âme profondément malade, souffrante et blessée (ruptures familiales, manque d'affection, violences conjugales, déficience paternelle, etc.) qui n'a pas été guérie par l'huile fraîche de l'amour de Christ.
Un Evangile amputé se traduisant par la prédication d'une foi facile et d'un message complètement éloigné de la croix et de ses exigences de sainteté, d'obéissance et de renoncement. La conséquence en est que bon nombre des membres d'église n'ont jamais connu l'expérience de la repentance et de la sanctification, et ne sont pas même en vérité sauvés. Ceci résulte bien souvent d'une prédication sans puissance et s'éloignant des principes de la piété, qui, au lieu de donner la vie et d'amener les gens à Christ, les entraîne seulement à l'église, et engendre par la suite une multitude de rétrogrades. Inversement, la présence du légalisme et du pharisaïsme dans l'Eglise marqués par un attachement aux traditions des hommes et à des commandements imposés sur le mode de la contrainte et de l'autoritarisme ecclésial, a tout autant contribué à transmettre un Evangile déformé, élégant et peut-être orthodoxe dans ses contours, mais sans puissance de vie réelle ni la fraîcheur de la grâce de Dieu issue de l'amour plein de tendresse et de prévenance du doux Sauveur.
Un hyper-calvinisme ou un pseudo-calvinisme qui a déformé à l'extrême et à l'excès la pensée des réformateurs au sujet de la grâce et de la souveraineté de Dieu et de la prédestination. C'est ainsi par exemple que la doctrine de la garantie de la vie éternelle (persévérance finale des saints), vue de façon inconditionnelle, c'est-à-dire en particulier indépendamment d'une vie sanctifiée, a conforté bien de chrétiens dans leur péché et les a menés à renier leur Maître dans la pratique. En outre, une compréhension déficiente très répandue de la prédestination considérée comme absolue ou même de la souveraineté de Dieu dans la course du monde et sur la vie de l'Eglise et de l'enfant de Dieu a souvent conduit à une attitude de fatalisme vis-à-vis de l'avenir. Bon nombre de chrétiens n'ont ainsi pas conscience du rôle prévalent de la prière dans l'accomplissement de la volonté de Dieu, de façon conjuguée à la providence divine, et la conséquence en est une attitude complaisante ou passive face au commandement de Jésus : "Veillez et priez."
RESTAURER LA VERITE DE DIEU DANS LA PUISSANCE DE L'ESPRIT
Ces divers exemples témoignent d'un vide énorme dans l'enseignement donné dans les églises.
C'est ainsi que nous affirmons que les déclaration doctrinales que nous proposons représentent un besoin fondamental. Elles viennent des confessions de foi du passé qui ont été éprouvées par le feu et qui ne sont ni enseignées, ni apprises par la génération actuelle des croyants professants. La cause en est que l'Evangile de Jésus-Christ a été dilué et est devenu léger et superficiel, vidé de sa substance transformatrice par la prédication et l'oeuvre de la croix - quand il n'est pas ouvertement dénigré, au détriment d'un évangile au rabais taillé sur mesure pour un peuple hédoniste et matérialiste recherchant le plaisir et les jouissances spirituelles à travers des expériences immédiates et un mode de vie mondain dans l'Eglise.
En vérité, les réveils s'appuient rarement sur des déclaration doctrinales, mais plutôt les produisent après coup tandis que s'accroît le besoin d'instruire les nouveaux convertis sur ce que signifie être chrétien.
Chacun doit pouvoir se convaincre, cependant, que les véritables réveils redéploient, par le puissant souffle de l'Esprit de Dieu ranimant les cœurs secs, des vérités bibliques profondes en les recentrant sur la "doctrine de Christ", ce qui ne laisse aucune marge de manœuvre à des vents de doctrine qui, souvent, menacent d'extinction ces mêmes réveils, par des vagues contraires de fanatisme, d'illuminisme et de suprématie de l'expérience subjective sur le caractère normatif des Saintes Ecritures. En période de véritable réveil, la vérité de Dieu amène les coeurs à Dieu Lui-même.
Ceci dit, il nous faut enfin dire que nous nous opposons avec la même force au statut purement intellectuel, cérébral, mental, factuel, récitatif, informatif ou liturgique ou encore ornemental ou sentimental des vérités doctrinales transformées en credos ou dogmes poussiéreux autant éloignés d'un christianisme pratique rendu vivant par l'expérience du cœur et de la piété véritable que le sont de la vie en société les textes de loi avec leurs innombrables alinéas. Dans ces cas précis, la doctrine et l'orthodoxie produisent le venin mortel d'une religion impotente qui risque, dans le pire des cas, de virer au fondamentalisme dénué de puissance, ou mort voire mortel ou au légalisme foudroyant, lorsqu'elles ne touchent pas le cœur. C'est pourquoi, bien que nous comprenions l'importance d'une doctrine pure, nous ne voulons pas nous arrêter à des différences secondaires de doctrines, mais tendre la main à quiconque confesse aimer Christ, vouloir vivre pour Lui et obéir à Sa Parole; affirmer la communion des coeurs dans un commun amour porté au Sauveur: voilà ce qui constitue notre maxime.
Nous voulons donc résumer notre confession de foi par les trois thèses suivantes:
La première: Notre champ, c'est le monde.
La seconde: Le centre de notre doctrine, c'est l'Evangile de la réconciliation du pécheur avec Dieu par la foi. Nous ne demandons pas: de quelle Eglise êtes-vous ? Nous demandons : aimez-vous le Sauveur?
La troisième: Nous voulons, non pas une doctrine abstraite, mais une doctrine vécue, la sanctification de l'esprit et du corps dans la communion de Jésus et par les mérites de sa sainte humanité.
En outre, les doctrines et la vérité n'ont aucune force en elles-mêmes sans l'expérience conjuguée de la grâce ou si elles se substituent à la puissante incision dans les consciences de la vérité libératrice de la Parole de Dieu enfantée et communiquée par des serviteurs accomplis qui ont préalablement saisi ces précieuses vérités dans la chambre secrète de la prière.
"La prédication qui tue est celle qui ne possède pas l'esprit de prière, cette ardente attente à l'intervention divine. Sans prière, le porte-parole crée la mort et non la vie. Le prédicateur qui est faible dans la prière est également faible dans la capacité de donner la vie. Celui qui a délaissé la prière comme l'élément principal et primordial de son caractère a ainsi dépouillé son sermon de toute puissance vivifiante...
N'allons-nous pas écarter définitivement et maudire la prédication qui tue et la prière qui tue, afin que le terrain soit libre pour la chose elle-même, la plus puissante des actions : la prière pleine de l'Esprit de la Bible? La prédication qui crée la vie libère la puissance la plus élevée que les Cieux et la terre puissent connaître; elle puise dans les trésors infinis du Dieu de grâce pour les besoins et la misère des hommes." E.M. Bounts
Sans la fraîche onction divine qui se déverse dans notre cœur à travers une étroite communion avec le Sauveur, notre christianisme n'a pas la capacité d'engendrer la vie et n'est donc pas crédible aux yeux d'un monde mourant et perdu dans ses péchés.
Saints de Dieu, attendons-nous de nouveau à Dieu dans la communion vivante et persévérante avec le Sauveur de notre âme, désirons intensément le revêtement de l'Esprit que le Seigneur Jésus a promis à tous les témoins de Sa grâce. Par amour pour le Seigneur Jésus, et par amour pour un monde agonisant, jetons-nous de nouveau dans les bras du Père, dans une sainte adoration, pour toucher et recevoir Son cœur brisé. Alors Sa Vérité deviendra Vie.
A Dieu soit seul toutes les gloires
Ph.Dupagne
Pasteur et episcope de l'église calviniste libre
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